La vannerie

Quand l'homme dialogue avec la nature

Les outils pour pratiquer l'art de la vannerie.
un art ancestral

La vannerie : lien entre nature et artisanat humain

Un lien fort entre la nature et l'artisanat

Le mot « vannerie » tient son origine de « van », un outil agricole. Le van est un objet permettant de nettoyer les céréales avant la semence des graines. L’artisanat de la vannerie produit des vocabulaires locaux et techniques très divers mettant l’accent sur ce lien qui l’unit à la nature.

Partout dans le monde, l’homme entretient un rapport étroit avec le végétal depuis les temps anciens. La fabrication d’objets du quotidien tressés lui permet de s’organiser et de transporter les ressources nécessaires pour se nourrir, se chauffer ou se vêtir. La matière première des vanneries peut être extraite de nombreux végétaux autour de nous. Le plus connu et utilisé en Touraine est le saule pour sa multiplicité. Il n’est pas rare que j’utilise également du troène, du peuplier, du noisetier de la clématite, du lierre ou du tilleul…

Universelle, la vannerie est présente dans tous les pays du monde. On estime son apparition durant la deuxième ère préhistorique, avant l’arrivée de l’agriculture et donc avant la poterie. Cette émergence est liée aux récoltes d’herbes, de racines et de branches en tous genres des chasseurs-cueilleurs. Cet art traduit l’intelligence humaine : s’adapter, transformer la nature, créer du lien. La vannerie raconte l’histoire de notre connexion aux cycles naturels, témoignage vivant de notre capacité à évoluer avec notre environnement.

De nos jours

Avant le plastique et les cagettes industrielles, la vannerie était l’âme des échanges commerciaux. Les objets tressés, témoins d’une époque où chaque création était un geste d’artisan, continuent de résonner dans nos cuisines à travers un simple panier.

Aujourd’hui, cet art ancestral se réinvente. De la pratique thérapeutique à l’expression artistique, de l’aménagement des jardins au tressage de plantes locales, la vannerie devient un chemin de reconnexion. Un retour poétique à l’essentiel, où chaque brin tressé raconte l’histoire de notre lien profond avec la nature.

En France, seulement trois communautés de vanniers et d’osiériculteurs (agriculteurs d’osier) continuent de fabriquer des objets de vannerie (pour les boulangeries, épiceries, hôtels, marques de luxe, etc.) et de transmettre ce savoir-faire. Rencontrez-les à Villaines-Les-Rochers (37), à Fayl-Billot (52) et à Vallabrègues (30).

Vannerie Libre, atelier de vannerie artisanale traditionnelle à Tours
Les animaux vanniers

La vannerie : lien entre nature et artisanat animal

Nous ne sommes pas les seuls à utiliser la nature qui nous entoure, beaucoup d’animaux construisent leur habitat pour se protéger des prédateurs. Du plus petit des insectes, des poissons, au plus gros des mammifères, beaucoup sont adroits, habiles et ingénieux !

Intelligence innée

Certains animaux maîtrisent l'art du tressage des fibres végétales et animales comme les oiseaux vanniers (tisserin, mésange, rossignol, rouge-queue, merle, pie, ect.). D'autres maîtrisent l'art de transformer la matière. Bien avant nous, les guêpes ont su fabriquer du papier avec du bois !

Des bâtisseurs inspirants

Les maisons sphériques aquatiques du petit poisson d'eau douce l'épinoche ; ou aériennes de l'oiseau troglodyte mignon (de l'écureuil et du rongeur muscardin) ; les hamacs de l'oiseau loriot ; les cabanes de l'oran-outang (du gorille et du chimpanzé) ; les barrages du castor... Tous peuvent se vanter d'avoir inspiré plus d'un ingénieur !

Quand les végétaux s'emmêlent

La nature est la première vannière : ses lianes, tel un tressage vivant, s'ancrent dans le sol et relient les arbres entre eux. Elles offrent à la faune des passages qui illustrent notre profonde interdépendance.

L'osier du saule, matière première des maîtres vanniers.
Le saule donne l'osier aux vanniers

Quand l'homme écoute la nature

Le chaton de l'osier annonciateur du printemps. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain.
osier en botte. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain
Les chatons de l'osier. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain

L'osier et le saule

C'est quoi de l'osier ?

L’osier est tout simplement le rameau du saule que l’on cultive. La jeune pousse est coupée chaque année du tronc des saules propres à la vannerie. Il existe de nombreuses variétés de saule dans le monde, notamment en Europe (zone tempérée) et dans l’arctique de l’hémisphère nord, le long des fleuves et des rivières. Son abondance et sa capacité à résister à l’usure, sa robustesse mais aussi sa grande souplesse, font de lui le matériaux le plus utilisé en vannerie traditionnelle sous nos latitudes.

Il est à noté que d’autres végétaux ont également la souplesse nécessaires pour être tressé, comme le rejet de branches (de saules sauvages), les lianes (clématite, lierre), des arbustes (troène, bourdaine), les herbes (jonc), etc. Dans les désert, il est possible de tresser avec des plantes grasses. Dans les zones humides, on tresse les roseaux et dans les zones chaudes, on utilise les feuilles de palmier. Sans oublier la paille des céréales des champs cultivés ! Le célèbre rotin est une liane grimpante qui pousse dans le sud-est asiatique, aux abords des forêts tropicales.

Un peu d'éthymologie

On dit souvent que le mot « Saule » viendrait du celtique sal (proche) et lis (eau). « Osier » viendrait de la langue germanique des anciens Francs Halster et auparavant du latin ausarium, auseria. Ces plantes ancestrales nous révèlent toute la richesse des savoir-faire développés par nos ancêtres. Et sans doute de nouvelles découvertes viendront-elles encore enrichir notre connaissance de leur histoire et de leurs usages traditionnels.

les origines et ses mythes

Le saule et son osier sont sujets à de très nombreux mythes et symboles. Ils sont également source de récits fantaisistes et fantastiques. Ne pouvant tout lister, je ne m’attarderai que sur mes préférés !

En Europe

Sur le vieux continent, le saule n’a pas toujours eu bonne réputation. En effet, il a été le symbole de la chasteté, de l’infécondité, du déshonneur ou encore de la mélancolie comme le laisse entendre le nom du saule « pleureur ». Je vous invite à écouter une lecture de la nouvelle Les Saules, écrite en 1907 par Algernon Blackwood (cf. Rario France Culture) qui illustre bien l’atmosphère…

À son opposé, l’osier signifie souvent la droiture, la franchise et l’espoir. Le panier, objet à recevoir le pain, signifie la communion et le partage. La corbeille a aussi un sens de fraternité comme l’évoque Sylvain Dupont, compagnon vannier dit « Tourangeau, la Corbeille d’amour ».

En Lituanie

Les croyances scandinaves revalorisent le saule à sa juste place. Dans la mythologie lituanienne, Blinda, déesse des saules, incarne la puissance fertile de la nature. Femme aux pouvoirs extraordinaires, elle donnait vie par chaque parcelle de son être – mains, pieds, souffle. La Terre, jalouse de sa fécondité, l’emprisonna un jour dans la prairie.

Ses membres s’enracinèrent, se transformant en branches souples de saule. Sa métamorphose devint légende : la jeune femme s’unit définitivement à la terre, transmettant sa force vitale aux saules. Depuis, ces arbres portent son nom et sa puissance régénératrice, symboles d’immortalité et de renaissance. (Extrait du conte tiré de l’oeuvre Konrad Wallenrod d’Adam Mickiewicz.)

En Chine

En Chine, le saule est un gardien mystique. Au printemps, les jeunes ornent leurs cheveux de ses brindilles, rituel contre le mauvais œil. Le saule pleureur, appelé « saule chevelu », devient un talisman vivant.

Pour la tradition bouddhiste, cet arbre symbolise la douceur et la tolérance. Il incarne la vie dans sa forme la plus pure, flexible et résiliente. La tradition rapporte que Mou-yang-tchen, parfois traduit comme la « Cité des saules », évoquerait un espace sacré de sagesse et d’immortalité en harmonie avec la nature. Cette lecture poétique mériterait d’être approfondie par des spécialistes de la culture chinoise.

un arbre magique

Le saule, un atout majeur pour l'humanité

Le saule, un arbre extraordinaire. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain

Docilité

Le bois du saule est tendre et léger et lorsqu’il brûle il dégage une forte chaleur. Par ailleurs, il a souvent été utilisé en caisserie, pour des sculptures, pour la confection de sabots, de bateaux légers et pour la fabrication des fusains d’artistes.

Le saule, un atout écologique. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain.

Écologie

L’eau de saule permet de bénéficier d’une hormone de bouturage naturelle très efficace. On peut également s’en servir pour arroser ses semis et même les légumes récemment plantés et transplantés. En effet, elle rend les plantes plus fortes avec de meilleurs systèmes racinaire. 

Le saule, une plante médicinale. Vannerie : lien entre nature et artisanat humain.

Pharmacologie

Le saule est une plante médicinale aux nombreuses vertus connue depuis des millénaires : sédatif, fébrifuge et tonique pour le système digestif.  Par ailleurs, l’aspirine est synthétisée à partir des principes actifs du saule dès le milieu 19e siècle.

Le Saule, symbole de puissance et de générosité

Nombre d'espèces présentes en france

0

Nombre d'espèces dans le monde

+ 0

1ères plantes à fleurs retrouvée sur terre

0 M.a

Taille de pousse annuelle (MAX)

1 m
Mais au fait...

Vannerie Libre c'est quoi ?

Vannerie Libre, atelier de vannerie artisanale traditionnelle à Tours
Vannerie libre

Un atelier qui accompagne la gastronomie

"Vannerie Libre" est un atelier nomade migrant l'été à la guinguette La Burette et l'hiver au restaurant "ASSAFRE" (24 rue Eugène Süe à Tours). Le chef de cuisine Ferdinand CAUDRELIER (gérant de ces deux établissements) et moi-même, partageons l'amour de fabriquer notre matériel d'art avec les ressources de la nature. Une association pas si surprenante, car la vannerie a toujours accompagné les métiers dits de "Bouche" (comme la cuisson du pain en boulangerie).

Je m’appelle Stéphanie BIDAULT, j’aime depuis toujours l’art, le monde du vivant et le travail artisanal. J’ai découvert il y a quelques années le pouvoir de réaliser une multitude d’objets usuels ou décoratifs avec ce que nous offre la nature.

Faire de la vannerie, c’est faire un petit pas vers la compréhension de la nature et l’autonomie. Je suis littéralement tombée amoureuse de ce savoir-faire ancestral qui met en lumière un lien entre nature et artisanat. Il rassemble pour moi des valeurs éthiques : le respect du vivant ; l’évolution dans un circuit court et donc local et saisonnier ; l’ingéniosité du recyclage.

Heureuse de partager avec vous les merveilles de ce savoir, je vous propose des stages de découverte et quelques objets en boutique. Pour les grands curieux, je vous recommande vivement de visiter également le Centre d’art autour de l’osier de Marie-Hélène Métézeau et la coopérative des vanniers de Villaines-Les-Rochers qui ont contribué à ma formation.

vous avez des questions ?

Prenons contact

Je serais ravie de vous rencontrer et de vous partager ma passion. Gardez en tête que nous sommes tous capables de créer et avons tous besoin d’apprendre toute la vie pour se sentir libre !